Astuces et solutions écolo et bio contre les mauvaises herbes
Les adventices envahissent votre jardin et votre potager? Voici des méthodes naturelles pour limiter leur présence dans le respect de l'environnement.
Tout le monde n'a pas la chance d'avoir des poules à placer dans un petit enclos grillagé afin de leur faire nettoyer un coin de jardin des parasites, limaces et graines de mauvaises herbes (adventices). Il existe cependant des solutions simples pour se débarrasser des pousses indésirables, sans utiliser d'herbicides qui contiennent tous des substances toxiques. Jardinez vert!
L'eau pour désherber ?
Pour les petites surfaces, plutôt que d'utiliser de l'eau bouillante qui perturbe les micro-organismes du sol, préférez l'usage d'eau de cuisson des pommes de terre. Mais sachez que son effet sera ponctuel.
Le paillage
Empêcher la croissance des mauvaises herbes tout en limitant les coups de chaleur, l'évaporation et le lessivage par les pluies (donc moins d'arrosages) est une bonne solution.
- Les paillis organiques: la paille bien sûr, mais aussi les tontes de gazon, les feuilles mortes, les fibres de chanvre ou autre, les cosses de cacao, les écorces de pin. L'avantage est qu'ils se décomposeront peu à peu en enrichissant la terre et attireront les insectes et micro-organismes bénéfiques au sol.
- Les matériaux recyclés: tuiles, ardoises ou terre cuite réduites en tessons feront un joli revêtement pour des allées. Sciure ou copeaux de bois pourront également être utilisés, ils sont à la fois organiques et recyclés.
Comptez au moins une épaisseur de 5 cm pour un paillage efficace, sauf pour les tontes de gazon qui contiennent beaucoup d'humidité. Dans ce cas, la terre devra encore être visible au travers de la couche de paillage. En été, arrosez avant de pailler.
Le semis d'engrais verts et plantes désherbantes
Des plantes qui poussent si vite et si denses qu'elles ne laissent aucune chance aux mauvaises herbes de se développer, ça existe. Sarrasin, avoine, seigle, trèfle, phacélie, lupin, moutarde en font partie. Vous les faucherez avant leur montée en graine et les laisserez sécher avant de les enfouir en surface dans la terre pour qu'elles s'y décomposent et viennent l'enrichir.
Les feuilles de certaines plantes, en tombant et se dégradant, empêchent les graines d'adventices de germer. C'est le cas des phlomis, mais aussi de l'armoise, de la sauge, du thym, de l'origan, aromatiques qui embaumeront l'air ambiant tout en protégeant de l'invasion des «envahisseuses». Plantez-les au pied des grandes vivaces ou des arbustes.
Le binage et le sarclage
Les toutes jeunes plantules seront sectionnées à la base avec le sarcloir, ce qui suffira à les éliminer. Sarclez souvent, elles se multiplieront peu. Si vous les avez laissé pousser un peu, la binette les déracinera. Laissez ensuite sécher au sol. Vous vous en servirez pour pailler si elles sont sans semences et sinon, vous les mettrez au compost où la fermentation tuera les graines.
Les films occultants
- Bâche: évitez le plastique! D'abord, il est loin d'être écolo puisque c'est un dérivé pétrolier. Il est aussi imperméable et non respirant. Il existe des films biodégradables qui n'ont pas ces inconvénients, en tissage de chanvre ou jute, ou en amidon de maïs par exemple. Ils concernent surtout le potager. Étendez le film puis incisez en croix des ouvertures dans lesquelles vous planterez vos plants de fraisier ou de potiron.
- Tapis: de vieux tapis (pas de moquette, synthétique et pleine de substances toxiques) viendront couvrir temporairement un terrain en attente. Une méthode efficace en attendant de semer, qui vous épargnera le binage.
- Cartons: de même, des cartons d'emballage (sans texte car la plupart des encres sont toxiques) couvriront les parcelles inutilisées ou viendront protéger le pied des jeunes plants.
Le ratissage et l'arrachage
Dans une allée de graviers, sachez qu'un ratissage régulier empêchera la plupart des pousses (si le gravier est en épaisseur suffisante). Quant aux plus tenaces (comme pissenlits et chardons) ils s'arracheront à la main avec facilité. Vous pouvez également les pulvériser au vinaigre d'alcool. Mais il faudra tout de même ôter ensuite les pousses flétries. Ne les laissez jamais monter en graine. Suivez le vieil adage qui dit «un chardon cette année, cent l'année prochaine».
Le faux semis
Dès que la température est assez douce pour la germination, procédez comme si vous vouliez planter. Travaillez la terre, aérez-la, ratissez et au besoin arrosez un peu. Les mauvaises herbes vont se faire un plaisir de démarrer. Dès qu'elles sont assez nombreuses, sarclez. Laissez passer quelques jours, puis recommencez le cycle deux, trois, ou quatre fois. Vous aurez ainsi éliminé les graines qui auraient germé en même temps que vos plantations.
Gardez toutefois en tête que certaines adventices ne sont pas aussi indésirables qu'on pourrait le croire. Les limiter, oui, les éradiquer, non. Certaines enrichissent le sol ou aident à son équilibre (en absorbant l'excès d'azote par exemple). Ne soyez donc pas intégristes et ne vous affolez pas d'en laisser croître quelques unes telles que mouron blanc, lamier rouge ou ravenelles. Quant aux coquelicots ou aux bleuets, qui pourrait se plaindre de voir la nature nous offrir leur grâce? Laissez-en quelques-uns embellir sans effort votre jardin.