Et si vous adoptiez le Schiste ?

Et si vous adoptiez le Schiste ?

Jadis florissante dans notre région, l'exploitation des gisements schisteux s'y poursuit d'une façon sans doute moins spectaculaire mais pas moins efficace, grâce à autant d'entrepreneurs ayant réussi à s'adapter aux impératifs économiques et culturels de notre époque. Survol de la question, avec crochet appuyé côté dallage.

Sous l'angle de sa définition géologique, le schiste est une roche métamorphique provenant de sédiments argileux qui, sous l'action de la pression et de la température, ont acquis un débit régulier en plans parallèles que l'on appelle plans de schistosité ou plans de clivage. Ceux-ci présentent différentes épaisseurs qui, comme c'est le cas dans notre région en particulier, peuvent varier à l'intérieur d'un espace géographique relativement restreint et déterminer de la sorte les usages possibles du matériau extrait dans telle ou telle veine.
À titre d'exemple, pour obtenir une ardoise de bonne qualité le clivage ne peut excéder 3 à 4 mm. Au-delà, on parlera de cherbins (lauzes), avant de quitter le domaine de la couverture pour entrer dans celui de la construction à proprement parler, ou d'applications plus spécifiques.
Ainsi en va-t-il du schiste d'Ottré qui, grâce à sa résistance très élevée à la flexion et aux chocs, à sa porosité quasi nulle, sa résistance aux acides et aux graisses ainsi qu'aux qualités d' thermique et électrique qui lui sont propres, s'avère non seulement adapté au domaine du bâtiment – où il couvre tous les usages – mais aussi dans de multiples applications allant du « marbre » de billard aux dallages et revêtements anti-acides en passant par les tableaux de distribution électrique.

Une application parmi d'autres :

Le dallage

Il suffit de parcourir l'Ardenne, et la Haute-Ardenne en particulier, pour se convaincre des multiples possibilités d'utilisation qu'offre le schiste dans tous ses états. Les anciens ne s'en sont pas privés, et notre époque en quête de repères accorde une attention renouvelée à ce matériau « bien de chez nous » qui présente de nombreux avantages.
Outre ses qualités mécaniques le rendant adaptable « du sol au plafond », le schiste offre en effet d'intéressantes variations de grains et de couleurs alliant l'esthétique à la fonctionnalité. Une particularité dont l'intérêt ne se limite pas aux moellons.
Moins clinique que les dallages courants, une couverture de sol en schiste présente tous les avantages de la pierre naturelle : assurant un confort thermique, acoustique et sanitaire difficilement égalables, celle-ci constitue un matériau durable, de haute qualité environnementale, et dont la patine évoluera au fil du temps, donnant à votre intérieur un cachet inimitable puisque directement influencé par votre mode de vie.

Pose

La pose s'adapte au revêtement ; elle consiste traditionnellement à sceller chaque dalle dans un mortier de 3 à 6 cm d'épaisseur, à base de sable et de ciment blanc ou de chaux et de ciment blanc. La chape et le scellement sont donc réalisés en une seule opération, ce qui permet de récupérer les écarts de niveaux. Les joints sont ensuite réalisés avec une barbotine de ciment blanc, les remontées de laitance étant éliminées à l'eau claire. Les jours suivants, trois ou quatre nouveaux lavages à l'eau claire viendront à bout des dernières impuretés.
Sur une chape existante, saine, propre et plane, on optera plutôt pour une pose collée avec un mortier-colle épais et souple. Plus rapide et plus simple à mettre en œuvre, cette solution autorise la marche au bout de 24 à 48 heures contre 72 pour une pose traditionnelle. Le sol sera par la suite nettoyé à l'eau chaude additionnée de savon noir liquide, ou d'un détergent non caustique.

Prendre la pose

Traditionnellement, les dalles sont posées en bandes, la longueur des éléments variant sur chaque rangée afin de décaler les joints. Mais d'autres types de pose sont possibles.
La pose aléatoire consiste à poser les pierres au gré de leurs formats, sans recherche d'alignement. Peu exigeante, cette pose fait la part belle aux joints et sera privilégiée dans le cas de l'usage de dalles aux formats irréguliers.
La pose romaine consiste pour sa part en un assemblage de dalles carrées et rectangulaires de formats variés sur une surface donnée. Cette méthode permet de décaler les joints en longueur et en largeur.
Enfin, la pose en diagonale s'inspire de la pose en bandes, à la différence que les dalles sont mises en œuvre en diagonale par rapport à l'axe de circulation.

En guise de conclusion

Bien davantage qu'une mode plus ou moins éphémère, le recours au schiste dans l'un ou l'autre élément de construction voire à tous les niveaux de celle-ci constitue une alternative esthétique et durable aux matériaux de synthèse et/ou importés. Nul n'ignore plus, désormais, que le coût à l'acquisition n'est pas le seul prix à payer au bout du compte.
Cet article ne prétend pas avoir fait le tour d'une question à ce point vaste qu'un livre entier lui a été consacré, de fort belle facture et dont vous trouverez les coordonnés ci-dessous. Nous aurons sans doute l'occasion de revenir sur les différents emplois du (des) schiste(s), mais si nous avons pu vous donner des idées entre temps, ma foi…

Sources :
www.cotemaison.fr
www.pierresetmarbres.be