La construction bois en Belgique : 8 % de part de marché en 2012
Article paru sur le site de l'Office Economique Wallon du Bois
Le secteur de la construction bois, considéré comme le moteur de la filière tant l'activité y est intense, n'avait jusqu'à maintenant pas été décrit dans sa globalité, certainement pas de manière chiffrée. Une étude sur ce sujet, réalisée par Hout Info Bois en collaboration avec l'Office Economique Wallon du Bois et le Centre de Formation Bois, a été rendue publique il y a quelques jours. Sous la dénomination d'“État de la construction bois en Belgique en 2011 et 2012”, elle lève le voile sur un secteur d'activité certes florissant, mais aux contrastes saisissants.
“Comment développer ce secteur sans bien le connaître?”, voilà la question essentielle qui a guidé les pas des initiateurs de cette enquête. Pour y répondre, un questionnaire volontairement court a été adressé aux 599 entreprises belges supposées fabriquer et/ou poser des bâtiments résidentiels en bois. En effet, le présent travail s'est focalisé sur ce qui constitue, et de très loin, le marché dominant en Belgique : l'habitation privée. Finalement, tous les résultats sont issus des 232 entreprises belges qui déclarent effectivement construire en bois, à savoir fabriquer avec ce matériau et/ou le poser.
Parmi les enseignements notables de l'enquête, citons tout d'abord la part de marché du bois qui est de 8,08 % en moyenne en 2012, un chiffre qui masque néanmoins de fortes disparités locales, mais là n'était pas l'objet de l'étude. Notons néanmoins que dans un contexte de récession, c'est une véritable performance pour la construction bois que de parvenir à croître encore et toujours ! Une réalité encore plus flagrante dans le neuf que dans la rénovation. En ce qui concerne les seuls fabricants, les entreprises réalisent en moyenne environ 22 projets à l'année. Mais attention ce chiffre moyen masque le fait que 60 % de ces entreprises fabriquent moins de 10 maisons par an (soit moins que ce qui est considéré comme le seuil de viabilité d'une entreprise dont ce serait la seule activité), et 80 % moins de 20. Pour nombre des sondés, la construction bois reste donc une activité parallèle.
Au rang des singularités régionales, on relève que deux tiers des entreprises de construction bois sont localisées en Wallonie, une région où les constructions bois sont un peu moins nombreuses qu'en Flandre : 1 016 réalisations en 2012 contre 1 224 au nord. Autre différence notable entre les deux régions, elle tient à l'origine des bois. Si le bois belge représente enmoyenne 30 % des bois employés dans la construction, ce pourcentage atteint gaillardement les 58 % en Wallonie contre 7 % en Flandre. Des chiffres très dissemblables qui peuvent s'expliquer par la proximité de la ressource en Wallonie, a contrario de la culture des bois importés qui prévaut dans le nord du pays.
Pris dans leur globalité, ces 30 % de bois belges – soit quelque 66 000 m3 en 2012 – ne pèsent pas très lourd par rapport aux 1 350 000 m3 de sciages produits dans le pays. La pression de la construction bois sur la ressource belge est absolument négligeable, la marge de croissance de la construction bois reste encore phénoménale. Enfin, pour terminer de brosser ce tableau assez général, on notera la prédominance du système constructif de l'ossature bois (78 %), loin devant le bois massif empilé (12 %), le poteau-poutre (4 %), les panneaux massifs contre-collés et contre-cloués (3 % chacun). L'ossature bois, un système qui séduit d'ailleurs de plus en plus avec une croissance de plus de 30 % entre 2011 et 2012.
Vous pouvez télécharger l'étude complète sur : www.oewb.be