Le radon: un invité indésirable
Incolore, insipide et inodore, le radon est, surtout, un gaz naturellement radioactif qui s’invite dans nos maison. Sa concentration peut poser problème, dans la mesure où il constitue un cancérogène reconnu. Quelques données de base. Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme : la Terre n’a pas attendu l’humanité pour « inventer le nucléaire ». Ainsi le sous-sol recèle-t-il naturellement des éléments radioactifs présents en concentrations variables et dont la désintégration donne naissance à d’autres, également radioactifs. Ainsi en va-t-il du radon, un gaz incolore, insipide et inodore dont la concentration est tout particulièrement importante en Ardenne, par le fait de la nature du sol.
Difficile à cerner
Une constatation d’ordre général qui ne doit pas donner lieu à une psychose pour autant, puisque le taux de radon peut varier fortement au sein d’un même espace géographique, non seulement en fonction de la nature du sous-sol, mais également selon le moment de la journée, la saison, et les conditions météorologiques. Mieux : toutes les pièces d’une maison ne sont en général pas concernées de la même manière. On considère généralement que plus on s’éloigne de la cave plus la concentration diminue.
Poumons exposés
Reste que, depuis 1987, le radon est un cancérogène reconnu dont on a pu constater qu’il augmentait les risques de développer un cancer du poumon. 10 à 30 % de ceux-ci seraient imputables au radon, seul ou en combinaison avec d’autres facteurs aggravants tels que le tabagisme. En fait, à l’instar des éléments radioactifs de la désintégration desquels il est issu, le radon se désintègre à son tour en éléments ayant tendance à se à se fixer sur les particules fines constamment présentes dans l’air. Poussières qui, une fois inhalées, se déposent sur les bronches et sur les parois des poumons, où elles se désintègrent en les irradiant.
Seuils d’exposition
L’unité de mesure de l’activité radioactive du radon de l’air se mesure en Becquerels par mètre cube d’air : Bq/m3. Pour une valeur de moins de 60 Bq/m3, la situation est normale, aucune action ne s’impose. De 60 à 150 Bq/m3, la concentration est un peu plus élevée que la normale, mais n’est pas inquiétante. On veillera toutefois à assurer une ventilation suffisante – particulièrement dans les caves et vides sanitaires – ainsi qu’à colmater les voies de passage possibles du radon. Entre 150 à 400 Bq/m3, une action peut être envisagée. Tout particulièrement si des personnes fragilisées sont exposées. Cette action n’est ni impérative ni urgente. De 400 à 1000 Bq/m3, il convient de faire exécuter une étude détaillée du problème et un dépistage dans l’ensemble des pièces, tout en procédant aux mesures préventives élémentaires. Si la valeur mesurée équivaut à plus de 1000 Bq/m3, le problème doit être résolu rapidement. En attendant l’exécution des travaux nécessaires, et autant que possible, on aérera en permanence les pièces occupées.
Comment le mesurer
On peut procéder au dépistage du radon en se procurant un détecteur auprès des Centres provinciaux de Santé, de l’ISRAIN et de l’Agence fédérale de Contrôle Nucléaire. Ce détecteur sera placé dans la pièce la plus fréquentée de votre maison pendant 3 mois. Il est également possible d’effectuer une mesure plus rapide, en plaçant un détecteur pendant 3 jours. Cette mesure, moins précise, permettra néanmoins de se faire une idée de l’état des lieux à la veille d’un achat immobilier, par exemple. Suivant que l’on fasse une mesure à court ou à long terme, le prix du détecteur varie entre 25 et 35 €. Il existe également d’autres institutions ou firmes chez lesquelles les coûts d’acquisition et de l’analyse varient selon le type de détecteur souhaité.
Sur les lieux de travail
Se protéger contre les effets du radon chez soi, c’est bien. Faut-il encore être préservé de ceux-ci dans le cadre de ses activités professionnelles. Dans les zones à risque, des campagnes de sensibilisation et de mesures sont aussi menées sur les lieux de travail, par l’Agence fédérale de contrôle nucléaire. L’inventaire des lieux de travail se fait en fonction du type d’établissement et, dans le cas où un établissement présente une concentration en radon élevée, le responsable est prié de prendre des actions correctives. L’inventaire et le contrôle s’appuient sur une base de données centralisée.
- Un extracteur peut être un palliatif.
- Son efficacité est prouvée, mais il doit fonctionner en continu.
- Gare à la consommation d’énergie.