Restaurer une toiture en ardoises

Restaurer une toiture en ardoises

La nature de la couverture et les pentes de toit sont liés aux climats et aux matériaux disponibles localement. C’est pourquoi les toitures sont généralement une des caractéristiques de l’architecture régionale. En Wallonie, et plus particulièrement en Ardenne, un grand nombre de toitures sont couvertes d’ardoises naturelles. Leur aspect varie selon les sous-régions en raison de la nature de l’ardoise utilisée ou d’une mise en oeuvre particulière.

La transmission des traditions, des gestes et de l’outillage a amené jusqu’à nous un bon nombre de toitures ordinaires ou exceptionnelles qui mettent à l’honneur le travail des artisans qui ont été capables de s’adapter au fil du temps à l’évolution du matériau et de ses techniques.

Plus d’ardoisières en Ardenne

Si l’ardoise ardennaise a connu ses beaux jours dans les carrières de Vielsalm, Herbeumont, Warmifontaine, Martelange ou Fumay (en France, dans la botte de Givet), les ardoises espagnoles sont aujourd’hui très répandues. L’Eifel allemand est également un producteur important et bien commercialisé chez nous. Le massif géologique schisteux de l’Eifel étant le prolongement du massif ardennais. Ces ardoises importées peuvent être utilisées en rénovation en choisissant soigneusement leur teinte en fonction de leur origine en les comparant aux nuances bleutées de la région salmienne, ou grisées des carrières d’Herbeumont . Les teintes plus violacées des ardoisières de Fumay trouveront leur correspondance sur les produits en provenance du Pays de Galle. En cas d’extension ou de réfection partielle d’un bâtiment, il est donc utile de demander au couvreur ou au vendeur à voir des échantillons.

L’orsqu’il est impossible de retrouver la couleur d’origine, il est préférable de mélanger anciennes et nouvelles ardoises. Certaines ardoises ont tendance à « rouiller » par effet de l’oxydation du minerai de fer contenu dans le schiste. Demandez une garantie au poseur ou au vendeur.

Il restera sans doute la difficulté de trouver des ardoises au format comparable à celles débitées dans les carrières ardennaises. Les ardoises de Vielsalm pouvant être particulièrement grandes, jusqu’à 30 x 50 cm. Par conséquent, l’épaisseur pouvait aller jusqu’à 7mm, d’autant plus qu’elles étaient fendues à la main. La normalisation de l’épaisseur des ardoises n’est effective qu’à partir de 1950. Les producteurs proposent plusieurs classes de qualité qui se différentient par la structure du matériau, d’une surface plus régulière ou plus naturelle. Une ardoise plus régulière est évidemment plus rapide à poser, alors qu’une structure plus naturelle donne un cachet plus rustique à la couverture. En outre, elles sont moins chères à l’achat, ce qui fait dire aux distributeurs que son prix peut directement rivaliser avec les matériaux composites.

Les ardoises sont aujourd’hui positionnées avec des crochets. Sur d’anciennes toitures, on peut encore trouver des fixations à un ou deux clous. Il est très difficile de récupérer celles-ci, impossible même si la fixation a été réalisée avec des clous de fer. Il vaut mieux utiliser des clous de cuivre. Sur un bâtiment à caractère ancien, un bon artisan adaptera son travail à l’édifice pour accompagner les déformations de charpente et éviter des réalisations trop raides. Les irrégularités et ondulations de surface qui ne nuisent pas à l’étanchéité ou la stabilité sont tout à fait acceptables visuellement.

L’institut du Patrimoine wallon diffuse une plaquette sur les travaux de couverture en ardoises naturelles. L’ouvrage est téléchargeable sur le site : www.institutdupatrimoine.be