Yvens-Decroupet : 5 générations de cloutiers

Yvens-Decroupet : 5 générations de cloutiers

Le pays de Liège devint, bien avant le XVème siècle, le berceau des forges des manufactures d’armes et de la clouterie. Il n’y a pas si longtemps, au XVIIIème siècle, en région liégeoise, l’industrie cloutière fournissait du travail à 15.000 ouvriers. La réputation de savoir-faire des artisans liégeois permettait à ceux-ci d’exporter des clous en Hollande, en Allemagne, en Espagne, au Portugal, en Italie et même en Turquie. La grande réputation des cloutiers liégeois était due en partie à la qualité du fer utilisé dans la fabrication, fer importé en général de Suède.

Jusqu’au XIXème siècle, chaque cloutier était propriétaire d’une petite forge qui occupait 4 à 6 ou 8 ouvriers. Chaque clou était fabriqué totalement à la main et, en général, un ouvrier produisait près de 1.200 clous quotidiennement. Se généralisant vers 1830, la fabrication mécanisée sonna la fin de la fabrication manuelle.

Et Yvens ?

Héritière de cette grande tradition liégeoise, la famille Yvens investit dans la clouterie mécanique dès 1865. En plus de la clouterie, chez Yvens, on travaille de plus en plus pour le secteur du bâtiment car à cette époque apparaît un nouveau déboucher, le crochet pour ardoises. D’abord exécutés artisanalement, ces crochets seront très vite fabriqués mécaniquement, sur des machines à couper et plier le fil. A l’aide de ces mêmes machines, seront usinés des ressorts, de fins crochets, etc…

Beaucoup de petites entreprises vont cesser la fabrication des clous en se spécialisant dans les pièces mécaniques de précision, la boulonnerie, les ressorts et autres pièces en acier. Seule Yvens Decroupet maintient la tradition séculaire et demeure le dernier bastion liégeois de la clouterie.

C’est en 1968 que la société arrive à Harzé, quittant Liège où ses locaux sont devenus trop vétustes. Alors que la plupart des petites fabriques liées à l’acier disparaissent les unes après les autres, gravement touchées par les grandes crises du charbon puis de l’acier, les activités d’Yvens Decroupet ont retrouvé un nouvel essor et des débouchés internationaux.

Cette vieille dame de 149 ans est actuellement leaders en Belgique dans la production des clous spéciaux et crochets en cuivre, aluminium et aciers inoxydables, leurs produits sont exportés principalement en Grande Bretagne ou ils détiennent 35 % du marché, en France (25 % du marché), en Allemagne (15 % du marché). Mais on retrouve aussi leurs fabrications en Italie, au Danemark, en Hollande, en Irlande, en Tchéquie, en Slovaquie, en Suisse, en Autriche et en Espagne.

La réputation du sérieux, de la qualité et du savoir-faire liégeois reste intacte bien au-delà de nos frontières ! Yvens Decroupet, c’est aussi le spécialiste de la galvanisation. Mais cette activité sera développée dans un autre article.

Yvens Decroupet, rue des Tilleuls5, à 4920 Houssonloge-Harzé Tél : 086/ 43 32 97.
www.yvensdecroupet.com/

A.Dechamps
Photos : A. Dechamps