La tarification progressive de l’électricité : à la trappe

La tarification progressive de l’électricité : à la trappe

Août 2014

C'était pourtant une bonne idée du Gouvernement wallon

Les tarifs de l'électricité répondent à un principe commercial largement appliqué dans la consommation des biens : plus on achète de quantité, moins on paye proportionnellement. Les marchands encouragent la consommation de leurs produits par ce moyen de « ristourne », c'est normal. Sauf que, l'heure est aux économies d'énergie, celui qui consomme beaucoup (et donc qui paye moins) le fait peut-être par négligence. Il n'a peut-être pas encore compris la nécessité d'être parcimonieux dans la consommation d'électricité.Fotolia 33919292 XS Le gouvernement avait donc mis au point la tarification progressive pour inverser la situation : moins on consomme, moins le prix au KWH sera élevé. Il était tenu compte de la situation de chaque ménage, les familles nombreuses obtiendraient un dégrèvement supplémentaire, les habitations chauffées à l'électricité n'auraient pas été pénalisées (puisqu'elles n'utilisent pas de mazout, on conçoit qu'elles peuvent consommer un peu plus de courant ), etc…

Ein Stromzähler in einem Haushalt. Versorgung mit Strom und Energie.

En gros, les petits consommateurs payeraient moins que leur facture actuelle ; les consommateurs dispendieux payeraient plus. Cette « tarification progressive, solidaire et familiale », comme l'avait baptisée le Ministre Nollet à l'origine du projet, d'une implacable logique environnementale, devait entrer en fonction dès 2015. Elle devait faire des heureux, puisqu'il était estimé qu'une majorité des ménages verrait sa facture diminuer.

Mais voilà…

Les gestionnaires de réseau électriques ont soulevé une série de difficultés : ils n'ont pas les données sur la composition des ménages, ils n'ont pas les informations qui permettent de déterminer quels sont les ménages qui se chauffent à l'électricité. Le problème pouvait plus ou moins être relativement vite résolu, il eût suffi à chacun de déclarer la composition du ménage ou la présence d'un système de chauffage sur le relevé de compteur.

Qui plus est

Ce ne pouvait pas encore être si simple. Le plus gros problème est que la gestion de nos factures est informatisée et ne permet beaucoup de souplesse. La facture est liée à un numéro de compteur et pas à un ménage, elle fige donc la comptabilité sur une année entière. Ce qui en cas de déménagement en cours d'année ne permettrait pas la tarification juste envers un ménage puisque c'est le compteur qui détermine la cible de la facture. Seule solution, reporter la mise en vigueur de la nouvelle tarification vers 2017, lorsque les systèmes informatiques auront été adaptés.

L'informatique ne devait-elle pas nous faciliter la vie… ?